23.11.11

Amitiés familiales

Les amitiés familiales, elles aussi, ont besoin de soin et d'attention, comme les autres. Il nous faut gagner l'amour les uns des autres entre les murs paternaux, de la même manière que nous le faisons pour les amis du dehors. Nous devons nous montrer dignes ; nous devons faire preuve de générosité, d'abnégation, de prévenance, de gentillesse, de tendresse, de patience, d'amabilité. Alors, une fois l'autre conquis, nous devons protéger ce trésor d'affection et de confiance, précisément de la même façon que dans le cas d' amis extérieurs au cercle sacré du foyer.


Si l'on a un ami respecté et prisé, chacun sait quelles peines on s' impose pour garder son amitié. On ne peut pas le traiter n'importe comment en comptant toujours sur son affection. Au contraire, on le ménage et on s'efforce de ne rien faire qui puisse nous faire paraître indigne de son estime. On tente de se défaire soi-même de tout ce qui pourrait déplaire à cet ami. On cultive avec ardeur toutes les qualités du coeur et de l'âme qu'il admire. On épie les occasions de lui faire des gentillesses et de lui accorder des faveurs. On veille soigneusement à éloigner tout ce qui pourrait le blesser ou lui faire du mal. On met en lui notre confiance, et on cherche par toutes sortes de moyens à lui prouver notre affection.


Que personne ne pense donc qu'on peut gagner et retenir les amitiés familiales d'une autre façon que cela. On ne peut pas s'attendre à ce que la nature ou l'instinct le fassent à notre place. Nous devons vivre les uns pour les autres. Nous devons gagner les coeurs les uns des autres en donnant exactement ce que nous nous attendons à recevoir. Nous devons chérir l'amitié que nous avons conquise. A moins de cela, elle ne grandira pas. Nous devons surveiller nos paroles et nos actions. Nous devons chercher à plaire et prendre des précautions pour ne jamais blesser l'autre ni l'affliger. Nous devons nous renier nous-mêmes et vivre l'un pour l'autre. Nous devons nous faire des confidences. Nous devons cultiver dans notre propre coeur tout ce qui est beau, tout ce qui est tendre, tout ce qui est saint, tout ce qui est vrai. Pour former dans notre propre foyer des amitiés vraies, profondes et qui comblent le coeur, il faut un patient tissage d'âmes l'une dans l'autre et une croissance de coeur en coeur, comme pour les autres amitiés.


En est-il ainsi dans la plupart de nos foyers ? Il se trouve des exceptions remarquables : il est des foyers qui resplendissent tels des morceaux du Ciel descendus sur ce globe maudit par le péché. Là, l'affection naturelle est devenue une toile sainte d'amitié vraie et sacrée, qui lie les frères et les soeurs dans les liens les plus proches. Certains frères n'ont nul ami aussi proche que leurs propres soeurs ; certaines soeurs se confient en leur propres frères comme en personne d'autre.

Extrait de Home-Making (Construire un foyer), de J.R.Miller

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