Devant les trahisons et les têtes courbées,
Je croiserai les
bras, indigné, mais serein.
Sombre fidélité pour les choses
tombées,
Sois ma force et ma joie et mon pilier d’airain !
[...]
Je ne reverrai pas ta rive qui nous tente,
France ! hors le
devoir, hélas ! j’oublierai tout.
Parmi les éprouvés je
planterai ma tente :
Je resterai proscrit, voulant rester debout.
J’accepte l’âpre exil, n’eût-il ni fin ni terme,
Sans
chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu’un a plié
qu’on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s’en vont qui
devraient demeurer.
Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si
même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S’il
en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste
qu’un, je serai celui-là !
-- Victor Hugo
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